La vieille, au lieu du coq, les fit tomber par là

De Charybde en Scylla f.-LA FONTAINE.

Faites sur cette fable un sujet d'imitation, en prenant pour titre : LES ÉCOLIERS ET L'HORLOGE.

+ Charybde, gouffre du détroit de Sicile, était redoutable pour les petits navires des anciens. Non loin de Charybde se trouvait Scylla. En voulant éviter l'un on tombait souvent dans l'autre ; de là l'expression: Pour éviter Charybde on tombe dans Scylla. En voulant fuir un mal on tombe dans un autre.

NARRATIONS, ETC.

ARGUMENTS.

Le meilleur ou plutôt le seul moyen de préparer les élèves au travail de la composition, c'est de leur faire reproduire, de mémoire et par écrit, des textes choisis avec soin, et autant que possible, très variés. Voici en quoi ce travail consiste:

Le maître lit tout haut aux élèves un passage de quelque bon auteur; il le leur lit même deux fois, trois fois, s'il le juge utile. Puis les élèves reproduisent de leur mieux, par écrit, ce qui leur a été lu.

Le fond des choses est seul resté dans leur mémoire; quant à l'expression, c'est à eux de la trouver. Le devoir est ensuite corrigé avec soin. Enfin, le maître lit de nouveau ou même dicte le texte de l'auteur : la différence que les élèves reconnaissent entre ce texte et leur propre rédaction contribue beaucoup à leur former à la fois le jugement et le goût.

Voyez les Exercices de Composition de T. H. BArrau.

1. DEUX LOUIS POUR DEUX ŒUFS.

ARGUMENT.-Joseph II voyageait en France incognito. Prince ennemi des réceptions officielles, &c.-Souvent il choisissait pour s'y arrêter les plus pauvres hameaux, et il était l'objet d'une foule de méprises. Quelques auber

+ Le texte paraîtra incessamment, avec des notes et des observations.

gistes malins savaient mettre l'occasion à profit. Un entre autres voulait lui faire payer deux louis pour deux œufs; le prince demandant † si les œufs étaient tellement rares, l'aubergiste repartit que les œufs n'étaient point rares, mais que les empereurs l'étaient. Joseph rit et paya.

2. LE GRAND-PÈRE ET LE PETIT FILS. ARGUMENT.-Pauvre vieillard tout décrépit, tête branlante, . . . (Continuez cette peinture de la vieillesse.) Il deviendra un objet de dégoût pour son fils et pour sa bru, qui lui interdiront leur table. Le pauvre vieux, relégué dans un coin, jettera de temps en temps les yeux sur. . . . Un jour, il laissera échapper de ses mains tremblantes et cassera l'assiette qui contiendra ses aliments. Colère de la bru; elle ne lui donnera plus qu'une écuelle de bois.

Le fils de ces gens ingrats, âgé de cinq ans, témoin de ce qui se passe, s'amusera à fabriquer une petite auge avec des morceaux de bois. Son père l'interrogera. L'enfant répondra † que c'est pour donner à manger à son père et à sa mère quand ils seront vieux.

Repentir du jeune couple à cette réponse.

3. LA PLUME ET L'ENCRIER. (Fable.)

ARGUMENT.-Un encrier reprochait † un jour à une plume d'acier les services qu'il lui rendait . . . Réponse

+ Le dialogue concourt puissamment à donner de l'intérêt au récit. Il lui prête une forme dramatique: il met les personnages en scène, les fait parler et presque agir sous nos yeux, et par là nous met à même de nous rendre compte des motifs qui les dirigent et des sentiments qu'ils éprouvent.

de la plume: s'il n'existait pas de plume, à quoi l'encrier ? D'ailleurs que seraient-ils l'un et l'autre si l'encre et le papier... ? Morale: Ici-bas les obligations sont réciproques, &c.

4. VOYAGE AUTOUR DE LA CLASSE.

ARGUMENT.-Un jeune élève, seul dans une classe, fait la description de ce qui l'entoure. Porte. Bancs. - Tables. - Carte géographique. - Fenêtre.-Bureau et plume du maître. Tableau noir. Arrivée des élèves.

Voyez LE MATÉRIEL DE L'ÉCOLE dans les Études françaises, p. 67 et

suivantes.

5. LE POULET.

ARGUMENT.-Deux valets de ferme entrèrent dans la cuisine de leur maître: l'un d'eux mit la main sur un poulet qui était au feu, et le glissa dans la poche de son camarade. Quand la fermière rentra, ils n'avaient pas pu s'échapper encore; cependant ils protestèrent de leur innocence. L'un jure qu'il n'a pas pris le poulet; l'autre qu'il ne l'a pas. Dites comment la fermière, qui était une femme de sens, les confondit tous les deux.

6. LA PLUIE.

ARGUMENT.-Un marchand se rend à la ville; il est à cheval et sa valise est bien garnie. Il pleut. Le marchand se plaint et murmure.

au milieu, des voleurs

Il y a un bois à traverser; "Arrête!" Il éperonne son cheval . . . Les carabines des voleurs sont chargées; mais la poudre est mouillée, salut du marchand.

Le marchand rend grâces à la Providence. Il re

connaît qu'il a eu tort de murmurer, car . . . Il demande pardon à Dieu, dont les desseins sont impénétrables.

7. LES ABEILLES. (Fable.)

ARGUMENT.-Au retour du printemps, un jeune prince se promène dans un jardin. Bruit d'une ruche d'abeilles ; étonnement du prince. La reine des abeilles lui présente ce spectacle comme un moyen de s'instruire sur l'art de gouverner. Chez les abeilles il n'y a ni désordre, ni licence; la considération et les emplois s'acquièrent par .. Elles sont occupées nuit et jour . . . La reine désire que le prince puisse un jour faire jouir son peuple du même ordre dans son gouvernement.

8. L'ENFANT ET LES NOISETTES.

Sachons modérer nos désirs; qui trop embrasse mal étreint; on perd tout en voulant trop gagner.

ARGUMENT.-Un enfant, qui a trouvé un vase à moitié rempli de noisettes, veut en retirer une poignée; mais sa main, devenue trop grosse, est arrêtée au passage. Dépit de l'enfant. Conseil donné par le père.

9. LA CASSETTE MERVEILLEUSE.

ARGUMENT.-Une fermière, qui voyait diminuer toutes ses provisions, alla consulter un ermite, et se plaignit à lui d'être victime d'un sortilége. L'ermite lui donna pour talisman une cassette qu'elle devait porter trois fois le jour et trois fois la nuit dans tous les coins de sa maison. En accomplissant cette recommandation, elle découvrit les gaspillages de ses domestiques. Au bout de quelque temps, elle alla remercier l'ermite; celui-ci fit ouvrir la