Lapas attēli
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d'été, se détache par une nuit silencieuse d'automne. - Selon la longueur des jours qui lui sont accordés, la fleur s'épanouit à sa place, s'épanouit et se flétrit et tombe, et n'a point de travail, solidement enracinée dans le sol fertile.

la pomme juteuse devenue trop mûre

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Qu'il est doux, pendant que la brise tiède en chuchotant nous caresse de son souffle, appuyés sur des couches d'amarante et de moly, - nos calmes paupières à demi baissées, - sous les voûtes sacrées du ciel sombre, de suivre la longue rivière brillante qui traîne lentement-ses eaux en quittant la colline empourprée; - d'entendre les échos humides qui s'appellent - de caverne en caverne à travers les épaisses vignes entrelacées; - d'entendre les eaux qui tombent avec des teintes d'émeraude, à travers les guirlandes tressées de l'acanthe divine;-entendre et voir seulement dans le lointain la vague étincelante; rien que l'entendre serait doux; rien que l'entendre et sommeiller sous les pins.

2.

1. Nom de la plante donnée par Mercure à Ulysse.
A land of streams! some, like a downward smoke,
Slow-dropping veils of the thinnest lawn, did go.
And some thro' wavering lights and shadows broke,
Rolling a slumbrous sheet of foam below.
They saw the gleaming river seaward flow
From the inner land: far off, three mountain-tops,
Three silent pinnacles of aged snow,

Stood sunset-flush'd: and dew'd with showery drops,
Up-clomb the shadowy pine above the woven copse.

There is sweet music here, that softer falls
Than petal from blown roses on the grass,
Or night-dews on still waters between walls

Of shadowy granite, in a gleaming pass;
Music that gentlier on the spirit lies,

Than tir'd eyelids upon tir'd eyes;

Music that brings sweet sleep down from the blissful skies.

Here are cool mosses deep,

And thro' the moss the ivies creep,

And in the stream the long-leaved flowers weep,

And from the craggy ledge the poppy hangs in sleep

Lo! In the middle of the wood,

The folded leaf is woo'd from out the bud

II

Ce charmant rêveur n'était-il qu'un dilettante? On aimait à se le figurer ainsi; on le trouvait trop heureux pour lui permettre les passions violentes. La gloire lui était venue aisément et vite : il en avait joui dès trente ans. La reine avait consacré la faveur publique en le nommant poëte lauréat. Un grand romancier l'avait déclaré plus véritablement poëte que lord Byron, et soutenait qu'on n'avait rien vu d'aussi parfait depuis Shakspeare. L'étudiant logeait ses livres dans sa chambre d'Oxford, entre un Euripide

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With winds upon the branch, and there
Grows green and broad, and takes no care,
Sun-steep'd at noon, and in the moon
Nightly dew-fed; and turning yellow
Falls, and floats adown the air.

Lo! sweeten'd with the summer light,

The full-juiced apple, waxing over-mellow,
Drops in a silent autumn night.

All its allotted length of days,

The flower ripens in its place,

Ripens, and fades, and falls, and hath no toil,
Fast-rooted in the fruitful soil.

But, propt on beds of amaranth and moly,

How sweet, (while warm airs lull us, blowing lowly,)

With half-dropt eyelids still,

Beneath a heaven dark and holy,

To watch the long bright river drawing slowly

His waters from the purple hill.

To hear the dewy echoes calling

From cave to cave thro' the thick-twined vine.

To hear the emerald-color'd water falling

Thro' many a wov'n acanthus-wreath divine!

Only to hear and see the far-off sparkling brine,

Only to hear were sweet, stretch'd out beneath the pine.

annoté et un manuel de philosophie scolastique. Les jeunes dames les trouvaient dans leur corbeille de mariage. On le disait riche, adoré des siens, admiré de ses amis, aimable, exempt d'affectation, naïf même. Il vivait à la campagne, principalement dans l'île de Wight, parmi des livres et des fleurs, à l'abri des tracasseries, des rivalités et des assujettissements du monde, et l'on imaginait volontiers sa vie comme un beau songe, aussi doux que ceux qu'il nous avait donnés.

On regarda de plus près cependant, et l'on vit qu'il y avait un foyer de passion sous cette surface unie. Un vrai tempérament poétique n'en manque jamais. Il sent trop vivement pour être paisible. Quand on vibre au moindre attouchement, on palpite et on frémit sous les grands chocs. Déjà çà et là, dans ses peintures de la campagne et de l'amour, un vers éclatant traversait de sa couleur ardente le dessein correct et calme. Il avait senti cet étrange épanouissement de puissances inconnues qui subitement tient l'homme immobile' les yeux fixes devant la beauté qui se révèle. Le propre du poëte, c'est d'être toujours jeune et éternellement vierge. Pour nous autres, gens du commun, les choses sont usées; soixante siècles de civilisation ont terni leur fraîcheur originelle; elles sont devenues vulgaires; nous ne les apercevons plus qu'à travers un voile de phrases toutes faites; nous nous servons d'elles,

1. Voir the Pictures.

nous ne les comprenons plus; nous ne voyons plus en elles des fleurs splendides, mais de bons légumes; la riche forêt primitive n'est plus pour nous qu'un potager bien aligné et trop connu. Au contraire, le poëte est devant ce monde comme le premier homme au premier jour. En un instant nos catalogues, nos raisonnements, tout l'attirail des souvenirs et des préjugés disparaît de sa mémoire; les choses lui semblent neuves; il est étonné et il est ravi; un flot impétueux de sensations arrive en lui et l'oppresse; c'est la séve toute-puissante de l'invention humaine qui, arrêtée chez nous, recommence à couler chez lui. Les sots l'appellent fou; la vérité est qu'il est clairvoyant; car nous avons beau être inertes, la nature est toujours vivante; ce soleil qui se lève est aussi grand qu'à la première aurore; ces fleuves qui roulent, ces plantes qui pullulent, ces passions qui frémissent, ces forces qui précipitent le tourbillon tumultueux des êtres, aspirent et combattent du même élan qu'à leur naissance; le cœur immortel de la nature palpite encore, soulevant son enveloppe brute, et ses battements retentissent dans le cœur du poëte quand ils n'ont plus d'écho chez nous. Celui-ci les a sentis, non pas toujours; mais deux ou trois fois du moins il a osé les faire entendre. Nous avons retrouvé l'accent libre de l'émotion pleine, et nous avons reconnu une voix d'homme dans ces vers sur Locksley Hall :

Sa joue était pâle et plus mince qu'il ne fallait pour son

âge;

et ses yeux, avec une attention muette, étaient suspendus à tous mes mouvements.

Et je lui dis Ma cousine Amy, parle-moi et dis-moi la vérité. Fie-t'en à moi, cousine. Tout le courant de mon

être va vers toi. »

Sur sa joue pâle et sur son front vint une couleur et une lumière, comme j'ai vu la rougeur rose du matin dans la

nuit du nord.

Et elle se tourna, son sein secoué par un soudain orage de soupirs. Toute son âme brillait comme une aube dans

la profondeur de ses yeux noirs.

Elle me dit « J'ai caché mon sentiment, craignant qu'il ne me fît tort. » — Elle me dit : « M'aimes-tu, cousin? » Et pleurant « Je t'ai aimé longtemps. »

:

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L'Amour prit le sablier du Temps et le retourna dans ses mains étincelantes.

Chaque moment, sous la secousse

légère, s'étala en sables d'or....

Bien des matins, sur la bruyère, nous avons entendu les taillis frémir; et son souffle faisait affluer dans mes veines toute la plénitude du printemps.

Bien des soirs, auprès des eaux nous avons suivi les grands navires, et nos âmes s'élançaient l'une dans l'autre à l'attouchement de nos lèvres.

O ma cousine au cœur faible! ô mon Amy qui n'est plus mienne! O la triste, la triste bruyère! O le stérile, le stérile rivage!

Plus fausse que tout ce que le rêve peut sonder, plus fausse que tout ce que les chansons ont chanté, poupée sous la menace d'un père, esclave d'une langue de mégère.

-

Est-ce bien de te souhaiter heureuse? Après m'avoir connu, descendre jusqu'à un cœur plus étroit que le mien !

Et cela sera. Tu vas t'abaisser jusqu'à son niveau jour par jour. Ce qu'il y a de délicat en toi deviendra grossier pour s'assimiler à son limon.

Comme est le mari ainsi est la femme. Tu es accouplée à un rustre, et la pesanteur de sa nature te fera tomber aussi

bas que lui.

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