Lapas attēli
PDF
ePub

quand il est court. Ce sont les circonstances violentes qui produisent les élats extrêmes; il faut de grands maux pour susciter de grands hommes, et vous êtes obligé de chercher des naufragés, quand vous souhaitez contempler des sauveurs. Si l'enthousiasme est beau, les suites et les origines en sont tristes; il n'est qu'une crise, et la santé vaut mieux. — A cet égard, Carlyle lui-même peut servir de preuve. Il y a peutêtre moins de génie dans Macaulay que dans Carlyle; mais, quand on s'est nourri pendant quelque temps de ce style exagéré et démoniaque, de cette philosophie extraordinaire et maladive, de cette histoire grimaçante et prophétique, de celte politique sinistre el forcenée, on revient volontiers à l'éloquence continue, à la raison vigoureuse, aux prévisions modérées, aux théories prouvées du généreux et solide esprit que l'Europe vient de perdre, qui honorait l'Angleterre, et que personne ne remplacera.

[ocr errors]

CHAPITRE XI.

La philosophie. Stuart Mill.

I. La philosophie en Angleterre. — Organisation de la science positive. Absence des idées générales.

II. Pourquoi la métaphysique manque. - Autorité de la religion.
III. Indices et éclats de la pensée libre.
Stuart Mill. Ses œuvres.

- L'exégèse nouvelle.

Son genre d'esprit. A quelle fa-
Valeur des spéculations

mille de philosophes il appartient. supérieures dans la philosophie humaine.

§ 1.

EXPOSITION.

I. Objet de la logique.- En quoi elle se distingue de la psychologie et de la métaphysique.

II. Ce que c'est qu'un jugement.

Ce que nous connaissons du monde extérieur et du monde intérieur. Tout l'effort de la science est d'ajouter ou de lier un fait à un fait.

III. Théorie de la définition. - En quoi cette théorie est importante.

[ocr errors]

– Réfutation de l'ancienne théorie. Il n'y a pas de définitions des choses, mais des définitions des noms.

IV. Théorie de la preuve. Théorie ordinaire. Réfutation.

[ocr errors]

Quelle est dans un raisonnement la partie probante.

[blocks in formation]

V. Théorie des axiomes. Théorie ordinaire. Réfutation. axiomes ne sont que des expériences d'une certaine classe. Vl. Théorie de l'induction. La cause d'un fait n'est que son anté

-

cédent invariable. — L'expérience seule prouve la stabilité des lois de la nature. En quoi consiste une loi. - Par quelles méthodes on découvre les lois. La méthode des concordances, la méthode des différences, la méthode des résidus, la méthode des variations concomitantes.

VII. Exemple et applications. — Théorie de la rosée.

VIII. La méthode de déduction.

[ocr errors]

Son domaine.

- Ses procédés.

[ocr errors]
[ocr errors]

IX. Comparaison de la méthode d'induction et de la méthode de déduction. Emploi ancien de la première. - Emploi moderne de la seconde. — Sciences qui réclament la première. — Sciences qui réclament la seconde. — Caractère positif de l'œuvre de Mill. – Lignée de ses prédécesseurs. X. Limites de notre science.

Il n'est pas certain que tous les événements arrivent selon des lois.- Le hasard dans la nature.

§ 2.

DISCUSSION.

I. Concordance de cette doctrine et de l'esprit anglais. — Liaison de l'esprit positif et de l'esprit religieux.-Quelle faculté ouvre le monde des causes.

II. Qu'il n'y a ni substances ni forces, mais seulement des faits et des lois. Nature de l'abstraction. - Rôle de l'abstraction dans

[merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small]

IV. Théorie de la preuve.-La partie probante du raisonnement est. une loi abstraite.

V. Théorie des axiomes.-Les axiomes sont des relations d'abstraits.

[ocr errors][merged small]

VI. Théorie de l'induction. — Ses procédés sont des éliminations ou abstractions.

VII. Les deux grandes opérations de l'esprit, l'expérience et l'abstraction. Les deux grandes apparences des choses, les faits sensibles et les lois abstraites. Pourquoi nous devons passer des premières aux secondes. - Sens et portée de l'axiome des causes. VIII. Il est possible de connaître les éléments premiers.-Erreur de la métaphysique allemande. Elle a négligé la part du hasard et les perturbations locales. - Ce qu'une fourmi philosophe pour

rait savoir.

Idée et limites d'une métaphysique.

la métaphysique chez les trois nations pensantes. à Oxford.

Position de..›

Une matinée

I

J'étais à Oxford l'an dernier, pendant les séances de la British Association for the advancement of learning, et j'y avais trouvé, parmi les rares étudiants qui restaient encore, un jeune Anglais, homme d'esprit, avec qui j'avais mon franc parler. Il me conduisait le soir au nouveau muséum, tout peuplé de spécimens: on y professe de petits cours, on met en jeu des instruments nouveaux; les dames y assistent et s'intéressent aux expériences; le dernier jour, pleines d'enthousiasme, elles chantèrent God save the Queen. J'admirais ce zèle, cette solidité d'esprit, cette organisation de la science, ces souscriptions volontaires, cette aptitude à l'association et au travail, cette grande machine poussée par tant de bras, et si bien construite pour accumuler, contrôler et classer les faits. Et pourlant, dans cette abondance, il y avait un vide quand je lisais les comptes rendus, je croyais assister à un congrès de chefs d'usines; tous ces savants vérifiaient des détails et échangeaient des recettes. Il me semblait entendre des contremaîtres occupés à se communiquer leurs procédés pour le tannage du cuir ou la teinture du coton les idées générales étaient absentes. Je m'en plaignais à mon ami, et le soir, sous sa lampe, dans ce grand silence

qui enveloppe là-bas une ville universitaire, nous en cherchions tous deux les raisons.

II

Un jour, je lui dis :- La philosophie vous manque, j'entends celle que les Allemands appellent métaphysique. Vous avez des savants, vous n'avez pas de penseurs. Votre Dieu vous gêne; il est la cause suprême, et vous n'osez raisonner sur les causes, par respect pour lui. Il est le personnage le plus important de l'Angleterre, je le sais, et je vois bien qu'il le mérite; car il fait partie de la constitution, il est le gardien de la morale, il juge en dernier ressort dans toutes les questions, il remplace avec avantage les préfets et les gendarmes dont les peuples du continent sont encore encombrés. Néanmoins, ce haut rang a l'inconvénient de toutes les positions officielles; il produit un jargon, des préjugés, une intolérance et des courtisans. Voici, tout près de nous, le pauvre M. Max Müller, qui, pour acclimater ici les études sanscrites, a été forcé de découvrir dans les Védas l'adoration d'un dieu moral, c'est-à-dire la religion de Paley et d'Addison. Il y a quinze jours, à Londres, je lisais une proclamation de la reine qui défend aux gens de jouer aux cartes, même chez eux, le dimanche. Il paraît que, si j'étais volé, je ne pourrais appeler mon voleur en justice sans prêter le serment théologique préalable; sinon, on a vu le juge

« iepriekšējāTurpināt »