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faut, de l'autre, elle est un mérite. L'essence de l'homme se trouve cachée bien loin au-dessous de ces étiquettes morales : elles ne désignent que l'effet utile ou nuisible de notre constitution intérieure ; elles ne révèlent pas notre constitution intérieure. Elles sont des lanternes de sûreté ou d'annonce, appliquées sur notre nom pour engager le passant à s'écarter où à s'approcher de nous; elle ne sont point la carte explicative de notre être. - Notre véritable essence consiste dans les causes de nos qualités bonnes ou mauvaises, et ces causes se trouvent dans le tempérament, dans l'espèce et le degré d'imagination, dans la quantité et la vélocité de l'attention, dans la grandeur et la direction des passions primitives. Un caractère est une force, comme la pesanteur ou la vapeur d'eau, capable, par rencontre, d'effets pernicieux ou profitables, et qu'on doit définir autrement que par la quantité des poids qu'il soulève ou par la valeur des dégâts qu'il cause. C'est donc méconnaître l'homme que de le réduire, comme fait Thackeray et comme fait la littérature anglaise, à un assemblage de vertus ou de vices; c'est n'apercevoir de lui que la surface extérieure et sociale; c'est négliger le fond intime et naturel. Vous trouverez le même défaut dans leur critique toujours morale, jamais psychologique, occupée à mesurer exactement le degré d'honnêteté des hommes, ignorant le mécanisme de nos sentiments et de nos facultés; vous trouverez le même défaut dans leur religion, qui n'est qu'une émotion ou une discipline, dans leur philosophie,

vide de métaphysique, et, si vous remontez à la source, selon la règle qui fait dériver les vices des vertus et les vertus des vices, vous verrez toutes ces faiblesses dériver de leur énergie native, de leur éducation pratique et de cette sorte d'instinct poétique religieux, sévère qui les a faits jadis protestants et puritains.

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Ses opinions.

Son

Sa philosophie. · En quoi elle est anglaise et pratique. Essai sur Bacon. Quel est, selon lui, le véritable objet des sciences. Comparaison de Bacon et des anciens.

III. Sa critique.

la critique en France et en Angleterre.

Ses préoccupations morales. Comparaison de Pourquoi il est religieux. — Liaison de la religion et du libéralisme en Angleterre. Essai sur l'Église et l'Etat.

Libéralisme de Macaulay.

IV. Sa passion pour la liberté politique. · Comment il est l'orateur

et l'historien du parti whig.

Stuarts.

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V. Son talent. Son goût pour les développements. — Caractère oratoire de son esprit. En quoi il diffère des orateurs classiques. - Son estime pour les faits particuliers, les expériences sensibles, et les souvenirs personnels. Importance des spécimens décisifs en tout ordre de connaissance. Essais sur Warren Hastings et sur Clive.

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VI. Caractères anglais de son talent. Sa rudesse.

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VII. Son œuvre. Harmonie de son talent, de ses opinions et de son Universalité, unité, intérêt de son histoire.

œuvre.

Peinture

des Highlands. -Jacques II en Irlande. - L'acte de Tolérance. Le massacre de Glencoe.

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VIII. Comparaison de Macaulay et des historiens français. -En quoi il est classique. -En quoi il est anglais. - Position intermédiaire de son esprit entre l'esprit latin et l'esprit germanique.

Je n'entreprendrai point ici d'écrire la vie de lord

LITT. ANGL.

V-10

Macaulay; c'est dans vingt ans seulement qu'on pourra la raconter, lorsque ses amis auront recueilli leurs souvenirs. Pour ce qui est public aujourd'hui, il me semble inutile de le rappeler; chacun sait qu'il eut pour père un philanthrope abolitionniste, qu'il fit les plus brillantes et les plus complètes études classiques, qu'à vingt-cinq ans, son essai sur Milton le rendit célèbre, qu'à trente ans, il entra au Parlement et y marqua entre les premiers orateurs, qu'il alla dans l'Inde réformer la loi, et qu'au retour, il fut nommé à de grandes places, qu'un jour, ses opinions libérales en matière de religion lui ôtèrent les voix de ses électeurs, qu'il fut réélu aux applaudissements universels, qu'il demeura le publiciste le plus célèbre et l'écrivain le plus accompli du parti whig, et qu'à ce titre, à la fin de sa vie, la reconnaissance de son parti et l'admiration publique le firent lord et pair d'Angleterre. Ce sera une belle vie à raconter, honorée et heureuse, dévouée à de nobles idées et occupée par des entreprises viriles, littéraire par excellence, mais assez remplie d'action et assez mêlée aux affaires pour fournir la substance et la solidité à l'éloquence et au style, pour former l'observateur à côté de l'artiste, et le penseur à côté de l'écrivain. Je ne veux décrire aujourd'hui que ce penseur et cet écrivain; je laisse sa vie, je prends ses livres et d'abord ses Essais.

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? 1.

CRITICAL AND HISTORICAL ESSAYS.

I

Ceci est un recueil d'articles; j'aime, je l'avoue, ces sortes de livres. D'abord, on peut jeter le volume au bout de vingt pages, commencer par la fin, ou au milieu; vous n'y êtes pas serviteur, mais maître; vous pouvez le traiter comme un journal; en effet, c'est le journal d'un esprit. - En second lieu, il est varié: d'une page à l'autre, vous passez de la Renaissance au dix-neuvième siècle, de l'Inde à l'Angleterre; cette diversité surprend et plaît. — Enfin, involontairement, l'auteur y est indiscret; il se découvre à nous, sans rien réserver de lui-même; c'est une conversation intime, et il n'y en a point qui vaille celle du plus grand historien de l'Angleterre. On est content d'observer les origines de ce généreux et puissant esprit, de découvrir quelles facultés ont nourri son talent, quelles recherches ont formé sa science, quelles opinions il s'est faites sur la philosophie, sur la religion, sur l'État, sur les lettres, ce qu'il était et ce qu'il est devenu, ce qu'il veut et ce qu'il croit.

Assis sur un fauteuil, les pieds au feu, on voit

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