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sait aux poëtes précédents. En quoi il les continuait.

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Ses portraits de femmes.

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· Délicatesse

et raffinement de son sentiment et de son style. Variété de ses émotions et de ses sujets. Sa curiosité littéraire et son dilettantisme poétique. The Dying Swan. - The Lotos-Eaters. III. Deuxième période. Sa popularité, son bonheur et sa vie. -Sensibilité et virginité permanentes du tempérament poétique. En quoi il est d'accord avec la nature. Locksley Hall. Changement de sujet et de style. - - Explosion violente et accent personnel. Maud.

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IV. Retour de Tennyson à son premier style.-In Memoriam.-Élégance, froideur et longueurs de ce poëme. Il faut que le sujet et le talent soient d'accord. - Quels sujets conviennent à l'artiste dilettante. -The Princess. — Comparaison de ce poëme et d'As you like it. Le monde fantastique et pittoresque. - Comment Tennyson retrouve les songes et le style de la Renaissance. V. Comment Tennyson retrouve la naïveté et la simplicité de l'ancienne épopée. — Les Idylles du roi. Pourquoi il a renouvelé l'épopée de la Table-Ronde. Pureté et élévation de ses modèles et de sa poésie. Elaine. La mort d'Arthur. Manque de passion personnelle et absorbante. Flexibilité et désintéressement de son esprit. morphoser, pour embellir, et pour épurer.

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Son talent pour se méta

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Le confort. L'élégance. L'éducation.

Les habi

tudes. En quoi Tennyson convient à un pareil monde. — Le monde en France. La vie parisienne.

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Les plaisirs. La représentation. La conversation. La hardiesse d'esprit.

En quoi Alfred de Musset convient à un pareil monde. Comparaison des deux mondes et des deux poëtes.

$1.

LE TALENT ET L'OEUVRE.

Lorsque Tennyson publia ses premiers poëmes, les critiques en dirent du mal. Il se tut; pendant dix ans personne ne vit son nom dans une revue, ni même dans un catalogue. Mais quand il parut de nouveau devant le public, ses livres avaient fait leur chemin tout seuls et sous terre, et du premier coup il passa pour le plus grand poëte de son pays et de son temps.

On se trouva surpris, et d'une surprise charmante. La puissante génération de poëtes qui venait de s'éteindre avait passé comme un orage. Ainsi que leurs devanciers du seizième siècle, ils avaient emporté et précipité tout jusqu'aux extrêmes. Les uns avaient ramassé les légendes gigantesques, accumulé les rêves, fouillé l'Orient, la Grèce, l'Arabie, le moyen âge, et surchargé l'imagination humaine des couleurs et des fantaisies de tous les climats. Les autres s'étaient guindés dans la métaphysique et la morale, avaient rêvé infatigablement sur la condi

tion humaine, et passé leur vie dans le sublime et le monotone. Les autres, entrechoquant le crime et l'héroïsme, avaient promené parmi les ténèbres et sous les éclairs un cortége de figures contractées et terribles, désespérées par leurs remords, illuminées par leur grandeur. On voulait se reposer de tant d'efforts et de tant d'excès. Au sortir de l'école imaginative, sentimentale et satanique, Tennyson parut exquis. Toutes les formes et toutes les idées qui venaient de plaire se retrouvaient chez lui, mais épurées, modérées, encadrées dans un style d'or. Il achevait un âge; il jouissait de ce qui avait agité les autres; sa poésie ressemblait aux beaux soirs d'été ; les lignes du paysage y sont les mêmes que pendant le jour; mais l'éclat de la coupole éblouissante s'est émoussé; les plantes rafraîchies se relèvent, et le soleil calme au bord du ciel enveloppe harmonieusement dans un réseau de rayons roses les bois et les prairies que tout à l'heure il brûlait de sa clarté.

I

Ce qui attira d'abord, ce furent ses portraits de femmes. Adeline, Éléonore, Lilian, la Reine de Mai, étaient des personnages de keepsake, sortis de la main d'un amoureux et d'un artiste. Ce keepsake est doré sur tranches, brodé de fleurs et d'ornements, paré, soyeux, rempli de délicates figures toujours fines et toujours correctes, qu'on dirait esquissées à

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la volée, et qui pourtant sont tracées avec réflexion sur le vélin blanc que leur contour effleure, toutes choisies pour reposer et pour occuper les molles mains blanches d'une jeune mariée ou d'une jeune fille. J'ai traduit bien des idées et bien des styles, je n'essayerai pas de traduire un seul de ces portraitslà. Chaque mot y est comme une teinte, curieusement rehaussée ou nuancée par la teinte voisine, avec toutes les hardiesses et les réussites du raffinement le plus heureux. La moindre altération brouillerait tout. Et ce n'est pas trop d'un art si juste, si consommé pour peindre les miévreries charmantes, les subites fiertés, les demi-rougeurs, les caprices imperceptibles et fuyants de la beauté féminine. Il les oppose, il les harmonise, il fait d'elles comme une galerie. Voici l'enfant folâtre, la petite fée voltigeante qui bat des mains et «< de ses yeux noirs malicieusement vous regarde en face, et se sauve pendant que ses rires éclatants creusent des fossettes dans les roses enfantines de ses joues. » Voici la blonde pensive qui songe, ses grands yeux bleus tout ouverts, fleur aérienne et vaporeuse «< comme un lis penché sur un buisson de roses et que le soleil mourant traverse de sa lumière », faiblement souriante, «< pareille à une naïade qui au fond d'une source regarde le déclin du jour. » Voici la changeante Madeline, soudain rieuse, puis soudain boudeuse, puis encore gaie, puis encore fâchée, puis incertaine entre les deux, étranges sourires, « délicieuses colères qui ressemblent à de petits nuages frangés

par le soleil 1. » Le poëte revenait avec complaisance sur toutes les choses fines et exquises. Il les caressait si soigneusement que ses vers parfois semblaient recherchés, affectés, presque précieux. Il y mettait trop d'ornement et de ciselures; il avait l'air d'être épicurien en fait de style et aussi en fait de beauté. Il cherchait de jolies scènes rustiques, de touchants souvenirs, des sentiments curieux ou purs. Il en faisait des élégies, des pastorales et des idylles. Il composait dans tous les tons et se plaisait à éprouver les émotions de tous les siècles. Il écrivait sainte Agnès, Siméon Stylite, Ulysse, OEnone, sir Galahad, lady Clare, Fatima, la Belle au bois dormant. Il imitait tour à tour Homère et Chaucer, Théocrite et Spenser, les vieux poëtes anglais et les anciens poëtes arabes. Il animait tour à tour les petits événements réels de la vie anglaise et les grandes aventures fantastiques de la chevalerie éteinte. Il était comme ces musiciens qui mettent leur archet au service de tous les

1.

Frowns perfect-sweet along the brow
Light-glooming over eyes divine,

Like little clouds sun-fringed.

So innocent-arch, so cunning-simple,
From beneath her gather'd wimple,
Glancing with black-beaded eyes,
Till the lightning-laughters dimple
The baby-roses in her cheeks;
Then away she flies.

Whence that aery bloom of thine,
Like a lily which the sun
Looks thro' in his sad decline,
And a rose-bush leans upon?

Thou that faintly smilest still,
As a Naiad in a well
Looking at the set of day

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