Lapas attēli
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l'horreur de ses vices; il cherche Dieu, mais en même temps le devoir. A ses yeux, les deux n'en font qu'un; le sens moral est le promoteur et le guide de la philosophie. « Est-ce qu'il n'y a pas de Dieu, ou tout « au plus un Dieu en voyage, oisif, qui reste assis depuis le premier sabbath à << la porte de son univers et le regarde aller? Est-ce « que le mot devoir n'a pas de sens? Faut-il dire

que ce que nous appelons devoir n'est point un << messager divin et un guide, mais un fantôme ter«restre et trompeur fabriqué avec le désir et la <«< crainte, avec les émanations de la potence et le « lit céleste du docteur Graham? - Le bonheur <«< d'une conscience satisfaite? Est-ce que Paul de « Tarse, que l'admiration des hommes a déclaré << saint, ne sentait pas qu'il était le premier des pé<«< cheurs? Est-ce que Néron de Rome, l'esprit joyeux, ne passait pas le meilleur de son temps à jouer de la lyre? Malheureux pileur de mots et découpeur de motifs, qui, dans ton moulin logi«< que, possèdes un mécanisme pour le divin lui<< même et voudrais m'extraire la vertu des écorces <«< du plaisir; je te dis non1! » Il y a en nous un instinct qui dit non. Nous découvrons en

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1. Is there no God, then; but at best an absentee God, sitting idle, ever since the first Sabbath, at the outside of his Universe, and seeing it go? Has the word Duty no meaning? Is what we call Duty no divine messenger and guide, but a false earthly fantasm, made up of desire and fear, of emanations from the gallows and from Doctor Graham's celestial bed? Happiness of an approving conscience! Did not Paul of Tarsus, whom admir

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quelque chose de plus haut que l'amour du bonheur, » l'amour du sacrifice. Voilà la partie divine de notre âme. Nous apercevons en elle et par elle le Dieu qui, autrement, nous resterait toujours caché. Nous perçons par elle dans un monde inconnu et sublime. Il y a un état extraordinaire de l'âme par lequel elle sort de l'égoïsme, renonce au plaisir, ne se soucie plus d'elle-même, adore la douleur, comprend la sainteté1. Cet obscur au delà que les sens n'atteignent point, que la raison ne peut définir, que l'imagination figure comme un roi et comme une personne, c'est la sainteté, c'est le sublime. Le héros y habite : « Il y vit' dans cette sphère intérieure des choses, dans le vrai, dans le divin, dans l'éternel qui existe toujours, invisible à la foule, sous le temporaire et le trivial; son être est là, sa vie est un fragment du cœur immortel de la nature. » La vertu est une révélation, l'héroïsme est une lumière,

ing men have since named Saint, feel that he was the "chief of sinners;" and Nero of Rome, jocund in spirit (wohlgemuth), spend much of his time in fiddling? Foolish word-monger and motive-grinder, who in thy logic-mill hast an earthly mechanism for the Godlike itself, and wouldst fain grind me out virtue from the husks of pleasure, I tell thee, Nay!

1. Only this I known, if what thou namest Happiness be our true aim, then are we all astray. With stupidity and sound digestion man may front much. But what in these dull unimaginative days, are the terrors of Conscience to the diseases of the liver! Not on Morality, but on cookery let us build our stronghold there brandishing our frying-pan, as censer, let us offer sweet incense to the Devil, and live at ease on the fat things which he has provided for his Elect!

2. On Heroes, p. 244, 71.

3. The hero is he who lives in the inward sphere of things, in

la conscience une philosophie, et l'on exprimera en abrégé ce mysticisme moral en disant que Dieu, pour Carlyle, est un mystère dont le seul nom est l'idéal.

IV

Cette faculté d'apercevoir dans les choses le sens intérieur, et cette disposition à rechercher dans les choses le sens moral, ont produit en lui toutes ses doctrines, et d'abord son christianisme. Ce christianisme est fort libre; Carlyle prend la religion à l'allemande, d'une façon symbolique. C'est pourquoi on l'appelle panthéiste : ce qui, en bon français moderne, signifie fou ou scélérat. En Angleterre aussi, on l'exorcise. Son ami Sterling lui envoie de longues dissertations pour le ramener au Dieu personnel. A chaque instant il blesse au vif les théologiens qui font de la cause primitive un architecte ou un administrateur. Il les choque encore bien mieux quand il entre dans le dogme; il considère le christianisme comme un mythe dont l'essence est «< l'adoration de la douleur. Son temple, fondé il y << a dix-huit siècles, gît en ruines maintenant, re«< couvert de végétations parasites, habité par des «< créatures plaintives. Avance pourtant: dans une

the True, Divine, Eternal, which exists always, unseen to most, under the Temporary, Trivial; his being is in that.... His life is a piece of the everlasting heart of nature itself.

(On Heroes, p. 245.)

crypte basse, qui a pour arche des fragments qui croulent, tu trouveras encore l'autel et la lampe « sacrée qui brûle éternellement'. » Mais ses gardiens ne la connaissent plus. Une friperie de décorations officielles la cache aux regards des hommes. L'Église protestante au dix-neuvième siècle, comme l'Église catholique au seizième siècle, a besoin d'une réforme. Il nous faut un nouveau Luther. « Car, « dit-il dans son livre du Tailleur, l'Église est l'ha

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bit, le tissu spirituel et intérieur, qui administre << la vie et la chaude circulation à tout le reste; sans « lui, le cadavre, et jusqu'à la poussière de la so« ciété, finiraient par s'évaporer et s'anéantir. Cependant, en notre âge du monde, ces habits ecclésiastiques se sont misérablement percés aux « coudes. Bien pis, la plupart d'entre eux sont de<< venus de simples formes creuses, des masques << sous lesquels nulle figure vivante, nul esprit n'ha<< bite encore, où il n'y a plus que des araignées et « de sales phalènes, horrible amas, qui de leurs << pattes tracassent à leur métier. Et ce masque fixe «< encore sur vous ses yeux de verre, avec un lugubre << simulacre de vie. Depuis une génération ou deux, <«< la religion s'est retirée de lui, et, dans des coins " que nul ne remarque, elle se tisse silencieusement

1. Knowest thou that "Worship of sorrow?" The Temple thereof, founded some eighteen centuries ago, now lies in ruins, overgrown with jungle, the habitation of doleful creatures. Nevertheless, venture forward in a low crypt, arched out of falling fragments, thou findest the altar still there, and its sacred lamp perennially burning.

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<< de nouveaux vêtements dans lesquels elle appa«< raîtra de nouveau pour nous ranimer, nous, nos fils, ou nos petits-fils'. » Une fois le christianisme réduit au sentiment de l'abnégation, les autres religions reprennent par contre-coup leur dignité et leur importance. Elles sont, comme le christianisme, des formes de la religion universelle. « Elles renfer«ment toutes une vérité, autrement les hommes ne « les auraient pas embrassées. » Elles ne sont pas une imposture de charlatans ni un jeu d'imaginations poétiques. Elles sont une vue plus ou moins trouble

1. For if Government is, so to speak, the outward SKIN of the Body Politic, holding the whole together and protecting it; and if all your craft-guilds, and Associations for industry, of hand or of head, are the fleshy clothes, the muscular and osseous tissues (lying under such SKIN), wereby Society stands and works; then is Religion the inmost pericardial and nervous tissue which ministers life and warm circulation to the whole.

Meanwhile, in our era of the world, those church-clothes have gone sorrowfully out at elbows: nay, far worse, many of them have become mere hollow shapes, or masks, under which no living Figure or Spirit any longer dwells; but only spiders and unclean beetles, in horrid accumulation, drive their trade; and the mask still glares on you with his glass-eyes, in ghastly affectation of life, some generation and half after Religion has quite withdrawn from it, and in unnoticed nooks is weaving for herself new vestures, wherewith to reappear, and bless us, or our sons and grandsons.

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2. On Heroes, 6, 191-92; 14, 217. Past and Present.

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Canopus shining down over the desert, with it blue diamond brightness (that wild blue spirit-like brightness far brighter than we ever witness here) would pierce into the heart of the wild Ishmaelitish man, whom it was guiding through that solitary waste there. To his wild heart, with all feelings in it, with no speech for any feeling, it might seem a little eye, that Canopus, glancing out on him from the great deep Eternity, revealing the inner splendour to him. (On Heroes, p. 14.)

LITT. ANGL.

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